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| LES P'TITES HISTOIRES Pour les Petits et Grands N'enfants ... |
| LA VALLÉE DES PICAPEDREROS par Josefina Dorrego |
Tandil est une ville située au pied de la chaîne de montagne des Tandilia, à 360 km au sud-est de Buenos Aires en Argentine
Elle est fondée par le général Martin Rodriguez, gouverneur de la province de
Buenos Aires, en 1823 sous le nom de "Fort Indépendance". En ces temps de colonisation
on recherche de nouvelles terres, le fort ouvre des voies de communication et permet de protéger les
immigrants européens des attaques indigènes. Soixante ans passent jusqu'à l'arrivée du
chemin de fer dans la région. L'expansion économique devient alors inéluctable
et en octobre 1895, la ville de Tandil voit le jour.
A l'aube du XXème siècle les indiens ont déserté les plaines de la province de Buenos Aires, les titres fonciers sont presque tous en ordre, on a appris l'agriculture et l'élevage est en pleine expansion. La modernisation commence, le télégraphe, la banque, le chemin de fer et les écoles couvrent les besoins de la population croissante. Une nouvelle bourgeoisie voit le jour avec les commerçants, les agriculteurs et les entrepreneurs. On construit le port, fédéralise Buenos Aires et la Plata, la capitale de la province, est fondée.
Une nouvelle loi des municipalités, adoptée par la Législature de la Province de Buenos Aires, encourage les maires dans la construction de bâtiments publics, dans le développement des transports, le pavage des rues...
Les rues de Buenos Aires ont bien commencé à être pavées mais ces premières pierres ont été importées de l'Uruguay, du Brésil ou même d'Europe.
Dès 1883, le chemin de fer se rapproche de Tandil. On y a déjà testé une pierre, un granit très dur, idéal pour paver les chaussées et réaliser les bordures de trottoir. L'excellence du matériau et le prix attractif, comparé aux pierres d'importation, séduit immédiatement. Avec le granit de Tandil on peut fabriquer des pavés, des trottoirs, des dallages et aussi l'utiliser pour l'élévation des bâtiments.
MAINS IMPORTÉES
Les premiers carriers arrivent dans la région de Tandil à partir de 1870. Quelques immigrants italiens, emmenés par Manuel Partassini tirent des pavés de granit dans le Cerro de los Leones pour les envoyer par wagons à Buenos Aires. Cette activité est très limitée, lente et peu rentable à cause des coûts et délais d'acheminement jusqu'à une gare lointaine...
Mais bientôt le rail atteint Tandil et il amène avec lui Martin Pennachi, un italien de toscane qui a appris dans son pays l'extraction en carrière. Il améliore les techniques et développe la taille de pierre. Désormais, les blocs sont tirés et taillés sur place pour être chargés sur des trains et acheminés jusqu'à Buenos Aires. Un nouvel horizon s'ouvre pour les carriers de Tandil.
La demande est bientôt si importante que l'effectif est insuffisant... Martin Pennachi retourne dans son village en Italie et ramène avec lui les meilleurs carriers : les Lucia, les Sarti, les Franchini. La rumeur va bon train en Italie lorsqu'on parle de ce nouvel eldorado américain, pour qui connaît la pierre.
Bientôt d'autres italiens, mais aussi des espagnols et des yougoslaves, accompagnés de leur famille viennent tenter leur chance à Tandil. La plupart connaissent déjà le métier de tailleur de pierre et beaucoup d'entre eux travaillent dans la pierre ou le marbre des carrières d'Europe. Ils amènent avec eux leurs racines, leur mode de vie, leurs coutumes, leur nourriture,… et même l'amour et la haine, comme si, par magie, des villages entiers apparaissaient soudainement au cœur de la pampa. De nouveaux noms commencent à fleurir évoquant des origines lointaines : Vezza d'Oglio, Brescia, Novate Mezzola, Pontenelle, Alpi, Ancora...
Martin Pennachi avait commencé à extraire le granite sur une colline près du lieu où se trouve une célèbre pierre
de la région, la « Piedra Movediza » (la pierre en mouvement), un rocher perché que l'on peut faire osciller sans qu'il ne tombe.
D'autres carriers fouillent le légendaire Cerro de los Leones pour extraire de nouveaux bancs de roches.
Le chemin de fer, toujours attentif aux marchés émergents, accompagne l'extension de ces nouvelles extractions.
Un monde de carrières est né à Tandil
UN MONDE DERRIÈRE LES BARBELÉS
Après 1883, des centaines de carriers arrivent à Tandil. Ils sont logés par leurs employeurs dans de vastes hangars en bois d'un confort très rudimentaire. La nourriture, en acompte sur salaire, y est servie sur de longues tables en bois.
Bientôt les familles peuvent habiter dans des cabanes individuelles, mais les jeunes travailleurs célibataires doivent continuer à dormir dans les hangars, en payant un loyer aux employeurs.
Tout ces hommes et ces femmes découvrent un environnement totalement inconnu, ils ne connaissent pas la langue et ignorent tout des coutumes locales. Ils n'ont pour projet que celui de vivre là, ensemble, au pied de ces montagnes situées à dix ou vingt kilomètres de la ville de Tandil. Alors, la proximité entre les employeurs et les employés, souvent des compatriotes, est très grande.
Les employeurs, qui dans un premier temps leur donnent à manger pour tout salaire, développent une activité
complémentaire en ouvrant des magasins d'approvisionnement dans l'enceinte d'exploitation. Comme beaucoup de travailleurs ne connaissent pas
la monnaie locale, ils leurs facilitent les achats en créant un système de bons ou de pièces de bronze qui ont seulement valeur au sein de
chacune des carrières. Ainsi, ils versent un salaire aux carriers, mais le récupèrent grâce aux achats effectués dans leurs magasins...
Sous prétexte de se protéger d'une éventuelle agression, on construit une clôture barbelée autour des exploitations. La porte de ce ghetto, parfois gardée par des hommes armés, devient un symbole de soumission. On l'appelle l'aherrojaba, du nom de la lourde chaîne cadenassée qui maintient la porte fermée.
Par ce biais, les propriétaires des carrières souhaitent en fait empêcher l'introduction d'idées sociales susceptibles de perturber l'ordre qu'ils ont établi.
La clôture, le moyen de paiement, l'isolement et l'ignorance, installe une économie en circuit fermé, consacrée exclusivement au travail en carrière. Quand aux gains des employeurs, ils sont multipliés...
L'ORGANISATION DU TRAVAIL
Pour extraire et transformer le granite de Tandil, on compte jusqu'à quinze spécialités dans les carrières. Elles demandent souvent un grand savoir-faire.
À la tête de la hiérarchie, on trouve les tailleurs de pierre (los picapedreros). Ils travaillent par équipe de trois ou quatre compagnons. On compte : un coupeur (généralement le chef), un refendeur et un ou deux paveurs, chargés du travail de finition.
Ensuite, viennent les foreurs (los barrenistas). C'est eux qui forent la masse de granite. Et, après le minage à l'explosif, mettent les blocs tirés à la portée des tailleurs de pierre.
Les forages des trous sont réalisés avec une barre de fer à l'extrémité pointue. L'équipe est composé de trois foreurs, deux d'entre eux frappent alternativement à la masse la barre de forage, tandis qu'un troisième, assis sur la roche fait tourner la barre d'un quart de tour après chaque coup de masse.
Les forgerons (los herreros) ne manquent pas de travail. Il en faut un pour 15 à 18 tailleurs de pierre. Ils aiguisent les barres de forage et fabriquent les outils des tailleurs et les masses. Ils sont aidés par des manœuvres pour entretenir la forge en permanence.
Les casseurs (los marroneros) sont ceux qui brisent à la masse les chutes. Ils utilisent pour cela une "marron", une masse de 10 kilos.
Les foreurs de chutes (los patarristas) sont chargés de faire des trous dans les plus gros morceaux de chutes, non utilisables, que les casseurs n'ont pas pu briser à la masse. les boutefeux placent ensuite des charges dans ces blocs pour les fragmenter.
Les boutefeux (los foguines) sont ceux qui placent l'explosif et l'allument. La poudre noire est compactée dans les trous avec une baguette de bois (utiliser du métal aurait pu provoquer des étincelles et enflammer la poudre). Ils savent calculer - avec l'accord des contremaîtres - la charge nécessaire pour fendre la masse.
Les rouleurs (los bochas), généralement de jeunes manœuvres qui portent à l'épaule les barres de forage usagées jusqu'à la forge pour leur affûtage.
Les conducteurs de wagonnets (los zorreros) conduisent les chevaux qui tractent les convois de wagonnets de chutes (los zorras) sur les coteaux.
Les poseurs de voie (los vieros) mettent en place les rails de chemin de fer là où on a besoin de lui.
Les machinistes (los maquinistas) entretiennent les chaudières à vapeur des concasseurs de pierre.
Les projeteurs (los desgallador), après un tir de mine, sécurisent le front de taille en évacuant les rochers en équilibre instable. Ce sont de véritables équilibristes qui effectuent leur travail à la barre à mine, pendus par une corde le long du rocher.
LES MAÎTRES CARRIERS
Les formations granitiques destinées à l'exploitation se trouvent dans les montagnes ou dans les gros blocs qui composent le corps des collines, le plus souvent totalement ou partiellement recouvertes de terre, de sable, de gravier et de végétation.
Pour mettre à jour le nu de la pierre, les carriers travaillent à la pioche et à la pelle. Puis, avec des brouettes ou des wagonnets (los zorras) ils évacuent ces gravats pour "découvrir" le front de taille.
Le travail peut demander des jours, des semaines ou des mois, selon l'épaisseur du découvert et la largeur du front.
Lorsque les fronts de taille sont enfin parfaitement dégagés, le contremaître parcoure le terrain en inspectant les veines naturelles de la roche. Il estime la qualité de chaque banc à tirer et, échafaudant un plan d'extraction, il détermine avec les foreurs le tracé et la direction dans lesquels doit s'effectuer leur travail.
Une fois les forations effectuées, le boutefeu intervient pour mettre en place le minage. Le bon dosage de poudre est important car s'il est insuffisant la pierre ne se fend pas, ou mal, et si il est excessif, la déflagration risque de "tuer" le bloc. Tout l'art consiste à fendre proprement la roche pour le libérer complètement de la masse.
La mèche lente est allumée, les hommes courent se mettre à l'abri et l'explosion retentit dans un bruit sourd en provocant la coupe. Parfois il ne reste qu'une fêlure à peine perceptible qui parcoure la veine où le rocher a été ouvert.
Cette opération de minage est réalisée jusqu'à ce qu'un gros bloc soit sorti de la masse. Il est ensuite treuillé jusqu'à une aire de travail isolée, occupée par les tailleurs de pierre.
Les principales productions des tailleurs de pierre sont des pavés prismatiques appelés adoquín. Ils mesurent environ 20 X 15 cm et chaque tailleur de pierre produit environ 250 pavés quotidiens.
D'autres pavés sont produits mais ils sont cubiques et plus petits. Ils sont appelés granitullo et mesurent 10 cm de côtés. La production journalière peut atteindre 900 pavés par tailleur. On les utilise pour les allées, les motifs décoratifs de pavage ou les formes courbes.
On taille également des bandeaux, appelés cordons dont les dimensions varient entre 70 et 120 cm de longueur, 14 à 18 cm de largeur et 40 cm de hauteur. Ils sont utilisés pour les bordures de trottoirs, les soubassements ou plus généralement dans la construction. |
Mais avant tout, les tailleurs de pierre doivent refendre les gros blocs extraits de la carrière pour en tirer des tranches adaptées à leur production.
Le granite de Tandil est riche en feldspaths calcosodiques. Les blocs extraits présentent des plans de clivage naturels, des veines légèrement plus foncées, par lesquelles le bloc peut se fendre plus aisément.
Les tailleurs de pierre les nomment ainsi : seda (veine principale), trincante (son alignement perpendiculaire) et filgus (la prolongation dans les faces adjacentes du trincante).
Pour refendre les blocs, les tailleurs utilisent la technique des "pinchotes" que l'on peut traduire par "coins".
L'utilisation des pinchotes est répétée à longueur de journée et devient routinier pour les tailleurs de pierre qui la pratiquent avec une grande dextérité.
Le tailleur de pierre trace une ligne avec une craie ou un morceau de charbon sur le bloc et marque ensuite ce trait au ciseau.
Ensuite, grâce à une pointe carrée, il creuse des trous espacés d'environ 4 cm, sur 6 à 7 centimètres de profondeur tout le long du trait.
Une fois les trous terminés, il place dans chacun d'eux un coin (une pinchote) qui reste saillant d'environ 4 cm. Il frappe alternativement chacun des coins avec une masse de 5 kilos. Après la première série de coups, le tailleur de pierre laisse "travailler" la pierre quelques secondes. Et il recommence une d'autres séries de frappes jusqu'à ce qu'un bruit caractéristique lui signale que le bloc s'est ouvert, là ou il l'a marqué.
Le second tailleur récupère les tranches clivées et corrige les éventuelles protubérances qui peuvent apparaître sur la cassure.
Le troisième tailleur intervient ensuite pour transformer la tranche obtenue en pavés ou en bandeaux.
N.B. : Le seda "clivage de boutonnière" (dans le sens du lit de carrière) tient son nom du fait de sa ressemblance avec un alignement de boutons lorsque les trous de pinchotes sont effectués.
LA DOULEUR, LA PEUR, LA MORT
On n'a jamais vraiment su le nombre exact de carriers travaillant dans les carrières de Tandil durant les périodes de splendeur. En 1913, sur l'ensemble des 6 sites d'extraction répartis autour de Tandil, la population totale atteint 12.000 habitants dont environ 3.000 travaillent dans les carrières.
Les hommes travaillent dur et toute la semaine, dix heures par jour et même dans certains cas jusqu'à 15 heures. Le dimanche, il faut préparer le travail pour la semaine à venir, c'est à dire affûter les outils, nettoyer les chantiers, entretenir les machines et pour certains faire encore et encore des pavés...
Alors forcément, il y a a des accidents. Ils sont plus fréquents que les maladies et souvent mortels. Les occasions ne manquent pas : tomber d'une falaise ou être écrasé par la chute de pierres ou enseveli dans un glissement de terrain, écrasé sous les roues d'un wagonnet dont les freins lâchent...
Mais les accidents les plus fréquents sont dus aux tirs de mine. Comme nous l'avons vu, la poudre est aussi utilisée pour fragmenter les plus grosses chutes de granite qui n'entrent pas dans la bouche du broyeur... Alors, ça pète de tous côtés.
Pourtant, au cri de " Barreenooo ! " et en agitant un drapeau rouge, les boutefeux signalent le prochain gros tir de mine. Dans les cabanes, toutes proches des carrières, les mères courent après les enfants, comme des poules après leurs poussins, pour les mettre à l'abri. Ils se tiennent serrés sous l'encadrement de la porte en attendant les explosions et la pluie de chutes qui s'ensuit... Il n'est pas rare que l'une d'elle traverse le toit.
En carrière il arrive fréquemment qu'un boutefeu un peu moins vigilant que d'habitude perde la vie par excès de confiance ou qu'un de ses compagnons soit mortellement touché par une projection.
Les accidents sont journaliers et lorsqu'on entend sonner la cloche on sait qu'il vient d'y en avoir un.
Le taux de mortalité chez les enfants est aussi très important. Il est dû aux nombreuses maladies, variole, diphtérie, pneumonie et la scarlatine. Comme la ville est loin, on attend de voir si la santé de l'enfant s'améliore et quand un docteur intervient il est souvent trop tard...
Les remèdes maison sont courants : des toiles d'araignée pour les hémorragies, une saumure pour les coups, les feuilles d'ombu, d'encens et de coton dans des emplâtres pour les indigestions. La vieille Burella, rebouteuse, soignent les foulures, l'arthrose, la sciatique ou encore les rhumatismes si fréquents compte tenu de l'effort continu des travailleurs et des conditions climatiques souvent difficiles. Madame Teresa Solavaggione de Loiza, quand à elle, s'occupe des accouchements dans tout le Cerro Leones.
D'autres remèdes, sont franchement plus douteux. Par exemple, pour guérir de la jaunisse on préconise une décoction de thé et de poux vivants, qui sont sensés boire la bile et nettoyer le sang...
LA GRANDE GRÈVE
Tandil n'est pas isolé du monde au point d'ignorer les nouvelles idées. Déjà en 1896, les ouvriers des carrières dialoguent avec les idéologues anarchistes.
Dès 1906, le charpentier Luis Nelly et le tailleur de pierre Roberto Pascucci installent le vrai mouvement syndicaliste. Il culmine le 6 Octobre avec la fondation de la "Sociedad Unión Obrera de las Canteras" (Société de l'Union Ouvrière des Carrières).
La croissance du Syndicat, l'énorme influence qu'ont eu les milliers d'ouvriers immigrants d'origine yougoslave, italienne et espagnole, fort endoctrinés par les idées anarchistes et le mécontentement général dû aux conditions du travail amènent la grande grève de 1906. Elle a duré onze mois, entre 1908 et 1909.
Les principales revendications concernent le paiement des salaires, avec l'abandon du système de bons ou de pièces de bronze pour un paiement en espèces locales, de bons pesos argentins... On demande également que les jeunes travailleurs puissent rejoindre leur famille pour qu'ils n'aient plus de loyer à payer aux employeurs. La journée de travail doit être réduite à 8 heures en hiver et 9 heures en été. On veut la libre circulation des ouvriers et des familles depuis et vers les carrières. On demande aussi l'élimination des barbelés entourant les sites et la liberté d'acheter les articles de première nécessité là où on le souhaite.
Et quand la grande grève aboutie à la victoire des ouvriers, la liberté entre comme un torrent dans les vies de ces pauvres carriers.
Les salaires sont maintenant payés en pesos et les barrières restent ouvertes à la circulation. Les jeunes rejoignent leurs parents. Des magasins indépendants sont installés dans les environs, des écoles sont ouvertes pour l'éducation des enfants. On voit même arriver des marchands ambulants proposant de la viande, du pain et des bibelots.
Désormais et grâce au repos dominical obtenu, une journée entière peut être réservée à d'autres occupations, la chasse ou la culture du verger familial. On peut même jouer aux boules et aux cartes. Pendant tout le dimanche, le vin, la bière ou la grappa coulent à flots et stimulent les défis, les jeux de force. L'un parie qu'il peu porter cinq sacs de chaux, soit 150 kilos, sur cent mètres. L'autre qu'il peut charger à l'épaule un rail du chemin de fer de 160 à 180 kilos.
Et on chante de bonheur aux fêtes, dans les rues, dans les maisons, au travail, dans la solitude comme dans la compagnie...
LA FIN
Dés 1930, on commence à utiliser le béton et l'asphalte pour le revêtement des routes. La demande de pavés, et de bandeaux est en chute libre. Alors la production se tourne vers la pierre concassée entraînant le renvoi des ouvriers et la faillite des exploitants de carrière.
Beaucoup de ces fameux carriers émigrent vers la ville de Mar del Plata pour travailler dans les carrières de pierre blanche. Cette pierre, un quartzite dégageant une poussière abrasive, très fine et légère. Elle flotte dans l'air et s'infiltre dans les bronches. La plupart de ces hommes y perdront la vie, emportés par la silicose pulmonaire.
Aujourd'hui, à Tandil seuls quelques carrières survivent. Le travail a été mécanisé presque entièrement et on a oublié le talent des picapedreros qui, à la seule force de leurs bras frappant leurs pinchotes, pouvaient fendre des tonnes de pierre.
Reste la journée des tailleurs de pierre fêtée le 06 Octobre à Tandil, en souvenir de la fondation de la Sociedad Unión Obrera de las Canteras crée en 1906.
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